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Photos nature et vie sauvage - Wildlife pictures
2 mars 2014

Lanzarote, paradis des géologues…

Notamment de ceux qui étudient le volcanisme récent (à l’échelle géologique, s’entend !). Lanzarote est l’île située la plus à l’est de l’archipel des Canaries, au large du sud du Maroc. C’est également une des îles canariennes les plus anciennes : 16 millions d’années. Elle couvre une superficie de 850 km² et culmine à 671 m, ce qui en fait la plus basse des 7 îles canariennes. Cette faible altitude empêche les nuages de s’accrocher au relief, tout comme pour l’île proche de Fuerteventura, ce qui en fait des îles très arides et désertiques. Pour preuve, on y trouve une avifaune typiquement saharienne, avec l’outarde houbara, le courvite isabelle, le roselin githagine ou encore le ganga unibande. Ayant également visité Fuerteventura l’année dernière, j’ai trouvé Lanzarote encore plus aride. Ce fait est illustré par l’absence totale de zone humide naturelle (ou non) et de la quasi absence d’arbres, hormis les espèces plantées dans les villes et à proximité des maisons. Il s’agit donc d’une destination pour personnes aimant les paysages austères…

Cette austérité est renforcée par la nature géologique de l’île, qui abrite environ 140 volcans, et de grandes zones de coulées de laves parsemées de cratères sont le paysage classique de l’île, en format de vastes reliefs tabulaires. Le secteur le plus remarquable est situé au sud-ouest de l’île, dans la région de Timanfaya, où entre 1730 et 1736, 25 nouveaux cratères ont littéralement vomi 200 km² de lave. Cette éruption titanesque a formé un des plus beaux « champ volcaniques » de la planète et a concerné directement plus d’un quart de la surface de l’île, obligeant les habitants à aller se réfugier sur l’île de Gran Canaria. Bien que n’étant plus actuellement actif, ce secteur de volcans, d’ailleurs classé en parc national, présente encore des signes d’activité volcaniques, comme cela peut-être constaté au centre des visiteurs, où une grille permet de cuir de la viande au-dessus d’une remontée profonde…

Les dernières éruptions de Lanzarote datent de 1824. Autant dire il y a 10 minutes sur l’échelle des temps géologiques.

Les quatre photos ci-dessous ont été prises dans le parc national de Timanfaya. Malheureusement, le secteur le plus intéressant n’est accessible que via un circuit organisé qui se parcourt en car de tourisme, et les photos doivent être prises de derrière une vitre teintée. Donc pas terrible.

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Heureusement, il n’y a pas que dans le parc national que du volcanisme récent peut être observé, les zones de coulées plus ou moins récentes étant légion sur toute l’île. Les quatre photos qui suivent ont été prises sur les coulées datant de 1730-1736. On constate que quasiment rien ne pousse dessus, mis à part ponctuellement quelques euphorbes. Ce secteur est d’ailleurs un formidable terrain d’étude pour les scientifiques qui étudient la recolonisation post-éruption par les plantes et les animaux, notamment insectes et reptiles.

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Les secteurs un peu plus anciens de l’île, pour lesquels les éruptions remontent à quelques millénaires, présentent des coulées qui commencent à être recolonisées par la végétation. D’abord par des mousses, qui profitent de l’humidité transportée par les vents marins, puis ensuite par les euphorbes, dont plusieurs dizaines d’espèces sont présentes sur l’île. La photo en bas à gauche a été prise sur la coulée située tout au nord de l’île, appelée Malpais de la Corona. Celle du bas à droite a été prise un peu dans le même secteur et correspond à une formation rigolote, probablement de tuf.

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Ces immenses secteurs de cendres volcaniques apparaissent stériles au premier abord, et on se demande comment les populations locales ont réussi à tirer leur subsistance de cette terre aride. C’est sans compter sur l’ingéniosité des paysans, qui ont su tirer profit de cette terre a priori peu cultivable, en façonnant le paysage dans le secteur de la Géria, zone viticole du centre de l’île. Le sol où poussent les vignobles est recouvert d'une couche de cendre provenant de l'éruption du Timanfaya, présentée un peu au-dessus. Des milliers de petits murets semi-circulaires, entourant chacun un cep de vigne, ont été construits par les viticulteurs. Ces murets, qui font penser à des alvéoles, protègent ainsi la vigne (mais également les arbres fruitiers dans d’autres secteurs de l’île) du vent, constant et parfois violent.

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Tout au sud de l’île, vers l’agglomération tentaculaire et terriblement laide de Playa Blanca, se trouvent des plages très bucoliques de Papagayo. Il y a six ou sept plages différentes, situées au fond de criques bien abritées du vent. Sur la première que nous avons visité, les locaux n’ont pas pu s’empêcher d’y construire une verrue bétonnée (qui est un restaurant). C’est dans ce secteur que j’ai fait de très belles photos de pipit de Berthelot et de lézard atlantique morphe clair, que je présenterais dans un prochain message.

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Tout au nord du Malpais de la Corona, vers le village d’Orzola, nous sommes tombés sur des plages au sable coquillier très clair, blanchâtre avec des reflets roses, de toute beauté. Ces plages, dont le sable monte à l’assaut des coulées du Malpais, forment un contraste saisissant avec le noir profond des anciennes coulées.

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Au nord-ouest de Lanzarote se trouve l’île de la Graciosa, en photo ci-dessous, située à une encablure de la côte. Quatre volcans sont présents sur cette île de 27 km², sur laquelle nous ne sommes pas allés, nous contentons de l’observer depuis le mirador del Rio.

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Enfin, pour terminer cette virée touristique, un focus sur le figuier de Barbarie, plante originaire du Mexique et introduite ici. Aux Canaries, cette plante est cultivée pour l'élevage de la cochenille, pour la production d'un colorant rouge naturel. Il est très facile de faire la différence entre un figuier cultivé et un sauvage : les piquants. En effet, les plantes cultivées passent régulièrement chez le barbier qui leur coupe toutes les épines…

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  • Blog de Frédéric Pawlowski, ornithologue et naturaliste, photographe, amateur de voyages et de balades naturalistes. Photographe amateur distribué par l'agence Biosphoto, officie principalement dans le sud de la France, en PACA.
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