Tenerife : caldeira et bêbêtes
Le Teide, point culminant de l'île, et accessoirement d'Espagne (3 715m), est situé au centre d'une caldeira, véritable paradis des géologues fans d'éruptif et des touristes.
On y rencontre plusieurs espèces de plantes endémiques de la caldeira, mais très peu de faune, compte tenu de l'altitude importante.
Quelques vues du Teide, des coulées récentes (les plus sombres, en date de 1909), et du fond de la caldeira :
Les grosses boules sont des bombes volcaniques surnommées les "oeufs du Teide". Sur la dernière photo à droite, on peut voir le genêt endémique de la caldeira.
Dans ce no man's land minéral, nous avons fait de belles observations de lézard des Canaries (Gallotia galloti galloti), mais de la sous-espèce du sud de l'île :
Sur le versant nord du Teide, nous avons trouvé la sous-espèce nordique du lézard des Canaries (Gallotia galloti eisentrauti), nettement plus sombre (du moins pour les mâles) :
Et vraiment bien cachée, la très discrète tarente de Delalande (Tarentola delalandii), aux yeux gris :
Lézard ocellé
J'ai fait dernièrement plusieurs séances non loin de chez moi, avec l'objectif de photographier le lézard ocellé, le géant de la garrigue. Les bêtes, avec la canicule ambiante, ne sont actives que tôt le matin et tard le soir. Ca tombe bien, c'est pour une fois compatible avec le meilleur moment pour la lumière. Les photos présentées ci-dessous sont issues de deux séances d'une heure chacune.
Au niveau matériel, quasiment toutes les images sont prises au 400 mm, monté sur un capteur 1,6, soit une focale de 640. Les quelques plans plus larges sont pris entre le 100 et le 400 mm (j'ai le 100-400 de Canon). Aucun apport de lumière extérieur, ni aucun trépied ni monopode, pour pouvoir être plus mobile. J'ai plusieurs fois utilisé mon sac photo comme support pour stabiliser l'appareil, notamment lorsque j'attendais qu'un individu ressorte de son gîte.
Tout d'abord, la position classique, à proximité immédiate du gîte, pour s'y abriter en cas de besoin :
Une fois rassuré que le photographe n'est pas un prédateur potentiel, les individus s'éloignent tranquillement pour s'alimenter. J'en ai vu un capturer à plusieurs reprises des orthoptères. Vu la saison et la chaleur, l'herbe est totalement jaune, et les individus sont totalement mimétiques, trés difficiles à détecter s'ils sont immobiles.
Dans un bout de friche un peu plus verte, je suis tombé sur un couple bien installé sur et sous son bloc de calcaire, qui a eu la gentillesse de m'accepter, après une approche patiente.
J'ai ensuite trouvé trois couples installés dans des arbres creux, et non pas sous des blocs. Sans doute que les températures élevées y sont pour quelque chose, les lézards adoptant la même technique que les escargots locaux pour gagner quelques degrés de fraicheur bienvenue. Des tentatives d'accouplements arboricoles, des jeunes individus venus également squatter ces arbres, il y avait de l'activité dans ces arbres...
Luchonnais : lac du col de la Bonaigua
Pour une fois dans le Luchonnais, une destination de tout repos. Direction l'Espagne. Passer Viella, prendre la C-28 vers l'est, et s'arrêter au col de la Bonaigua, à un peu plus de 2000 m d'altitude, après la station de la Baqueira. Le lac est juste là, touchant le parking. La marche d'approche est donc réduite à son strict minimum (3 m, vu que je me suis garé au plus près...). Ce lac est de taille très modeste, environ 70m de long pour une vingtaine de mètres de large. Un couple de grèbes castagneux nourrissent leurs petits, et une canne de colvert se planque avec sa marmaille nombreuse. Hormis ces deux espèces et les traquets motteux locaux, je ne verrais pas beaucoup d'oiseaux. Je suis allé sur cette destination sur les conseils d'amis naturalistes, notamment car une leucorrhine douteuse y avait été observée et photographiée quelques jours auparavant.
Recherchant toujours cette espèce, je décide de tenter ce spot, plus pour la découverte d'un nouveau site que pour la certitude de l'observation. J'apprendrais plus tard qu'il s'agissait d'une femelle bien âgée, probablement en vadrouille. Aussi je ne suis pas trop déçu à la fin de la journée d'avoir fait chou-blanc sur cette espèce.
Par contre, je me régale d'autres espèces de libellules, où mon oeil de non spécialiste repère au moins six espèces différentes sur le lac et ses pourtours proches. Je m'en éloignerais un peu le temps de prospecter quelques blocs et éboulis, à la recherche d'un hypothétique ibérolacerta, mais sans succès.
Vue du lac, avec le restaurant "La Bonaigua" sur la gauche, ainsi que le parking :
Et dans le désordre le plus complet, des photos prises ce jour-là :
Et pour finir, une bestiole qui s'est joué de moi pendant un moment, tournant autour de sa tige. La photo verticale est l'originale, l'horizontale une proposition de recadrage :
Guadeloupe : iguane des Petites Antilles (2/2)
Après un premier post de photos prises uniquement au grand-angle, un post de portraits de cet égaré du Jurassique.
Série toujours prise sur Petite Terre, en milieu de journée, donc lumière parfois dure sur certaines photos. Mais comme nous dépendions du bateau d'un tour opérator, dur de faire ce que l'on veut au niveau des horaires des prises de vue...
La plupart des individus, en début de matinée, s'insolent sur le sommet des buissons :
Cette bête ressemble à s'y méprendre à Godzilla :
Les individus, en cas de fuite ou pour se rafraîchir, se réfugient dans les arbres :
Dans l'après-midi, plusieurs individus viennent s'alimenter sur la plage :
Des individus curieux et opportunistes s'approchent des touristes qui pique-niquent sur la plage :
Et certains montent même sur les affaires laissées sur le sable, en quête d'un morceau de fruit oublié :
Et pour finir quelques images de plus réalisées ce jour-là :
Sphéro bizarre
Minuscule gecko terrestre, le Sphérodactyle bizarre (Sphaerodactylus fantasticus) n'est vraiment pas évident à voir. Au premier abord, on a l'impression qu'il s'agit de fourmis ou de grillons sautant de feuille morte en feuille morte, dans les sous-bois guadeloupéens. Par contre, une fois que l'on sait où les chercher, on se rend compte qu'ils sont nombreux. Voire très nombreux (plusieurs individus par mètre carré dans les habitats favorables).
C'est une bête minuscule, de moins de 3 cm de longueur corporelle et d'à peine 5,5 cm de long, queue comprise. Objectif macro obligatoire pour qui veut lui tirer le portrait !
En prime une photo de making-of : le studio des prises de vue (où l'on peut mieux se rendre compte de la taille réelle de la bête). Pour varier les couleurs du support, il suffit de changer de feuille... Toutes les photos de cette série ont été prises au flash, les sous-bois dans lesquels vit l'espèce étant particulièrement sombres.
[oiseaux bizarres] : Bec-en-ciseaux
Dans la série des oiseaux vraiment bizarres, le bec-en-ciseaux décroche une place d'honneur. C'est toujours un spectacle impressionnant de le voir pêcher avec sa technique si particulière, en rasant l'eau de son vol lent et lourd, le bec ouvert, la mandibule inférieure dans l'eau.
Les scientifiques ne savent pas trop où le classer dans le règne du vivant, le mettant soit avec les Laridae (les mouettes et les goélands), soit dans sa propre famille à lui tout seul (les Rhynchopidae).
Je l'ai régulièrement observé le soir à l'embouchure du fleuve Mahury, en alimentation. La photo a été prise en plein midi à la pointe des Roches, à Kourou.
Donacobe chanteur
Dans les marais de Kaw, en Guyane, lorsque vient le soir et que la température diminue, cette espèce pousse la chansonnette. Le Donacobe à miroir est le seul représentant de son genre et de sa famille. C'est dire si les taxinomistes ne savaient pas trop où mettre cette espèce, qui ressemble plus à un coulicou qu'à autre chose. Elle a même été mise avec les troglodytes à un moment, même si elle ne ressemble pas vraiment à un troglo...
Une balade en pirogue dans le marais de Kaw permet de très bien les observer, les individus étant communs et peu farouches (également bien visibles depuis l'embarcadère, où un couple est cantonné).
Amphibiens de Guyane
Trouver des amphibiens dans la forêt primaire guyanaise relève de la gageure pour le néophyte. Leur discrétion et leur mimétisme est bluffant. Et lorsqu'on en trouve enfin, il faut bien vérifier qu'on ne met pas les genoux sur un serpent tout aussi mimétique (mais autrement plus dangereux), quand on veut leur tirer le portrait.
Première espèce, l'Atélope jaunâtre (Atelopus flavescens) :
Seconde espèce, le Dendrobate à tapirer (Dendrobates tinctorius), petite forme, remarquable par sa couleur :
Un Crapaud perlé (Bufo margaritifer), probablement une femelle vu la taille de ses crêtes sus-oculaires, bien développées :
Et dans la vaste catégorie des grenouilles/crapaud "feuilles mortes", voici un petit panel d'espèces pas vraiment identifiées :
Guadeloupe : iguane des Petites Antilles (1/2)
L’iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima) est endémique de quelques îles des Petites Antilles. Autrefois répandu sur tout l'archipel guadeloupéen, il est aujourd'hui quasi complètement hybridé avec l'iguane vert (espèce introduite) sur Basse Terre. Les seules populations "non polluées" génétiquement subsistent sur la Désirade et sur les îles de la Petite Terre, au large de Saint-François. Une journée passée à Petite Terre permet d'observer et de photographier sans trop de peine quelques individus peu farouches (sur les quelques milliers présents localement).
Ce premier post ne va présenter que des photos prises au grand angle, mettant en avant les milieux fréquentés par les individus. Toutes les photos ont été prises au 17-80 mm, la plupart du temps entre 17 et 20 mm de focale.
Première série sur des vues des différents milieux fréquentés : plage et "maquis" buissonnant.
Les individus sont souvent perchés sur des arbustes ou des buissons, notamment le matin, pour thermoréguler. Mais dire qu'ils thermorégulent alors qu'il fait plus de 30°C à l'ombre...
Il n'est pas rare de voir une bestiole tranquillement installée sur le chemin rocailleux qui fait le tour du phare.
Ils viennent également s'alimenter de végétaux sur la plage. Ils n'hésitent pas non plus, pour les plus familiers, à venir faire les fonds de gamelles que laissent les touristes (plus de photos dans un futur post)...