Iberolacerta aurelioi
Cette année, j'achève ma quête des ibérolacertas débutée il y a trois ans (cf. mes différents posts précédents à ce sujet). Cette année, je pars à la recherche du Lézard pyrénéen d'Aurelio, qui a la répartition la plus orientale des trois espèces, et qui est le dernier des trois Ibérolacertas qui me manque encore. Cette espèce a été découverte en 1994 en Espagne et en 1996 en France, autant dire qu'il s'agit d'une acquisition récente pour la science...
Une rapide recherche bibliographique et une collecte d'infos auprès d'un de mes collègues m'indiquent que le spot le plus accessible est situé sur la commune d'Auzat (Ariège), non loin de l'étang de Soulcem. Je démarre la journée sur le parking d'Orris du Carla (1 620m) puis attaque la montée vers les étangs de la Gardelle (2 400m). Je tombe sur mes premiers individus vers 2 100m, dans le vallon du ruisseau de la Gardelle. C'est là que je ferais mes plus belles observations. J'arrive sur le spot vers 10h00, mais bien que le journée soit chaude (pour une fois les conditions météo sont de mon côté), le maximum d'activité se situe entre midi et 14h. Donc au pire moment pour les photos, avec une lumière très dure. Tant pis, les observations réalisées compensent la piètre qualité des images.
Je constate que les individus sont plus farouches qu'I. aranica et sont plus inféodés à de petits blocs que lui (aranica est très présent sur les parois, chose que je n'ai pas observé chez aurelioi).
A la redescente, j'observe des individus vers 1 800m, en insolation à 14h, en pleine chaleur...
Quelques photos de son habitat (vallon de la Gardelle) :
Lézard mimétique, d'autant plus qu'il passe une grande partie de la journée en insolation, complètement immobile. Pas facile de détecter les individus dans ces conditions...
Comme les autres ibéros, ce n'est pas simple de approcher, les individus étant la plupart du temps dans des blocs instables qui mettent les genoux à rude épreuve (j'avais oublié mes genouillères ce jour-là, et je l'ai amèrement regretté).
Par rapport à aranica, les patterns de couleur sont très homogènes, tous les individus observés sont dans une gamme très restreinte de variations chromatiques.
Enfin, belle observation d'une femelle gravide et d'un individu en chasse dans les hautes herbes. Autant aranica chasse à l'affût, largement immobile sur son rocher, autant aurelioi est un vadrouilleur, un peu à l'instar du bonnali, qui n'hésite pas à s'éloigner d'une dizaine de mètres dans les éboulis. J'en ai même vu un abandonner le substrat rocheux pour partir en chasse dans les hautes herbes, comme un lézard vivipare...
Fin de l'aventure "ibéros".
Au total, depuis l'été 2013, et spécifiquement pour observer ou photographier ces trois espèces, j'aurais ascensionné entre 11 000 et 12 000m de dénivellé positif. Qui a dit que la photo animalière était une pratique de tout repos ?